Cela est possible dans deux situations: la première une superfécondation hétéro parentale; la deuxième, une superfétation.
1- La superfécondation hétéro-parentale: Il s’agit d’un phénomène au cours duquel, deux ovules expulsés des ovaires au cours d’un même cycle menstruel, sont fécondés par des spermatozoïdes provenant de deux hommes différents au cours de deux rapports sexuels distincts.
En effet, étant donné que les spermatozoïdes peuvent faire jusqu’à cinq jours dans les voies génitales féminine, si une femme pendant cette période de cinq jours a une hyper-ovulation (production et ponte par la femme de plus d’un ovule au cours d’un même cycle menstruel : ce phénomène pouvant être naturel ou stimulé par des médicaments), et des rapports sexuels non protégés avec deux hommes différents, les ovules issus de cette hyper-ovulation peuvent être chacun fécondé par un spermatozoïde provenant d’un père différent.
Ce phénomène assez surprenant a été décrit pour la première fois en 1810 par le médecin américain JOHN ARCHER; il s’agissait de la naissance des jumeaux dont l’un était noir et l’autre blanc; la mère ayant eu des rapports sexuels avec deux hommes, l’un noir et l’autre blanc.
Par la suite, ce phénomène a été plusieurs fois publié.
Un cas très médiatisé est celui qui a été publié dans le « The New Jersey Law Journal » le 07 mai 2015.
2- La superfétation : Il s’agit de la fécondation et de l’implantation d’une nouvelle grossesse dans l’ utérus d’une femme déjà enceinte. Le résultat de ce phénomène est une grossesse avec des jumeaux d’âges différents avec un même père ou des pères différents.
Il s’agit d’un phénomène rare dans l’espèce humaine, seul quelques cas (une dizaine) ont été décrits dans les littératures médicales.
Chez l’animal par contre, ce phénomène est classique dans de nombreuses espèces tel que: les rats, le lapin, le cheval, le mouton, le kangourou, les félins et certains primates.
Les mécanismes physiopathologiques pouvant expliquer ce phénomène ne sont pour le moment pas totalement élucidés, mais plusieurs hypothèses existent et la plus souvent avancé est celle d’une seconde ovulation.
En effet, au cours d’une grossesse, les taux élevé de progestérone empêchent la survenu d’un nouveau cycle menstruel et par conséquent une nouvelle ovulation.
Par un mécanisme encore mal élucidé (très souvent attribué à une stimulation médicamenteuse), une femme peut ovuler au cours des premiers mois d’une grossesse et si elle entretient des rapports sexuels non protégé avec un homme autre que l’auteur de sa grossesse en cours, cet ovule peut être fécondé et s’implanté dans cet utérus déjà gravide.
Ce phénomène aussi rare que surprenant a été décrit pour la première fois par le Dr Paul C Weinberg de l’hôpital Mt Sinaï en 1960.
Le cas connu le plus récent est survenu en Australie en 2015.
IMPORTANT : Toute dissemblance entre des jumeaux ne veut pas dire que nous sommes dans un cas de superfécondation hétéro-parentale ou de superfétation ; Ces cas ne pouvant être confirmés que par des analyses génétiques et médicales poussées.
En effet, en 2010 des obstétriciens néerlandais ont rapportés un cas exceptionnel où une femme congolaise ayant un époux de race noire, a donné naissance à des jumelles, l’une noire avec des cheveux crépus et des yeux marrons, l’autre blanche avec des cheveux fins et lisses et des yeux bleu; après des analyses génétiques il a été prouvé que ces deux filles étaient bel et bien les enfants d’un même père mais la blanche ayant subi une mutation génétique concernant le gêne OCA2 sur le chromosome 15.
Par Marius Biyor DONLEFACK; quatrième Doctorat Médecine,UTBC RD Congo; secouriste de la Croix-Rouge Camerounaise et Superviseur Pair Éducateur
Références bibliographiques:
1. http://nrs.harvard.edu/urn-3:HUL.InstRepos:27867248: (12 juin 2019).
2. https://onlinelibrary.wiley.com/doi/pdf/10.1111/j.1469185X.2010.00 135.x :(12 juin 2019)
3. http://realitesbiomedicales.blog.lemonde.fr/2015/05/11/desjumeaux-de-peres-differents-cest-possible-retomber-enceinte-alorsquon-lest-deja-aussi/: (12 juin 2019)
4. McNamara HC, Kane SC, Craig JM, Short RV, Umstad MP. A review of the mechanisms and evidence for typical and atypical twinning. Am J Obstet Gynecol. 2016 Feb;214(2):172-91. doi: 10.1016/j.ajog.2015.10.930
5. Omo-Aghoja LO, Zini M. Superfetation in humans myth or reality?. J. Reprod. & Sex. Health 2017; 1(1): 1-4.
6. O. Pape et al. Superfétation: à propos d’un cas et revue de la littérature. Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction (2008) ´ 37, 791—795.